Ça y est, vous vous êtes lancé dans le grand bain, vous avez créé votre startup, trouvé un co-fondateur, rassemblé un peu d’argent, vous allez enfin pouvoir concrétiser votre super idée !
C’est un bon début… mais ce n’est que le début…
Le démarrage d’une startup est semé d’embûches, il y a plein de pièges dans lesquels vous pouvez tomber et que l’on souhaiterait vous éviter.
Évidemment, vous n’avez pas envie d’échouer, vous avez envie de montrer au monde entier que votre idée est la meilleure ! 🤩
Sommaire :
Quels sont les pièges à éviter ?
🥰 Tomber amoureux de votre idée
Votre idée est sûrement très bonne, vous la réfléchissez depuis des mois, voire des années, vous voyez exactement où vous voulez aller.
Vous en avez parlé autour de vous, votre famille, vos amis, vos collègues… ils sont tous unanimes, votre idée est excellente !
Et pourtant, il n’y a pas d’idée parfaite !
Le meilleur conseil qu’on peut vous donner, c’est de ne pas être trop impliqué émotionnellement, de vous détacher de votre idée.
Soyez donc prêt à ce que votre idée soit remise en question, challengée, bousculée.
Vous devez rationaliser vos intuitions et les confronter à la réalité.
🚧 Parler plus des solutions que des problèmes
Vous êtes pressé de concrétiser votre idée, vous échangez de ce que vous avez en tête avec votre co-fondateur et CTO :
“Alors voilà j’ai pensé qu’on pourrait faire ça, et puis ça…et encore ça…”
✋🏻 STOP !
C’est le meilleur moyen de construire un produit qui sera une accumulation de fonctionnalités, qui ne va apporter aucune valeur ajoutée à ses utilisateurs et qui surtout risque de ne pas être utilisé.
Identifiez quels sont les points de douleurs de vos futurs utilisateurs, quelles sont précisément les problématiques qu’ils rencontrent, comment ils y répondent actuellement, mesurer l’importance, la criticité de ces problèmes pour eux.
Ne pensez pas trop vite solutions, résolvez des problèmes avant tout et les problèmes de vos utilisateurs !
“Tombez amoureux du problème, pas de la solution – Uri Levine – Co-fondateur de Waze“
🤑 Vendre plutôt qu’apporter de la valeur
Évidemment si vous faîtes tout ça, ce n’est pas juste pour le plaisir, c’est aussi pour gagner votre vie, vous avez envie de vendre votre solution.
La bonne question à vous poser, ce n’est pas qu’est-ce que je vends ? Mais qu’est ce que j’apporte comme valeur à mes utilisateurs ? Quelle est ma proposition de valeur ?
Comment accélérer les échecs et les minimiser ?
Bien sûr, vous avez envie de contourner tous ces pièges, et de rencontrer le succès le plus rapidement possible, c’est ce qu’on vous souhaite évidemment.
Mais soyons réalistes, on ne peut pas vous garantir d’éviter tous les échecs.
Par contre on vous propose que ces échecs arrivent le plus tôt possible, avant d’avoir beaucoup investi et surtout de minimiser leur impact.
Comment ?
En suivant le chemin de la frugalité :
- Commencez petit,
- Concentrez-vous sur un seul problème,
- Faîtes de petits pas, de petits échecs,
- Apprenez de vos échecs,
- Itérez,
- Pivotez…
- Réussissez !
🎯 Concentrez-vous sur un seul problème
Pour commencer, ne vous éparpillez pas, concentrez-vous sur un seul problème pour vos utilisateurs, celui qui les met le plus en difficulté, celui où vous pensez leur apporter le plus de valeur.
Pour valider ce problème et votre idée pour le résoudre, définissez les hypothèses que vous allez vouloir tester.
🔪 Découpez au maximum pour apprendre
Quand vous évoquez la solution pour résoudre le problème identifié avec votre co-fondateur, plus technique, et surtout plus pragmatique que vous, il vous dit :
“Je te préviens pour faire tout ça, on en a au moins pour 6 mois, et encore… il faut qu’on recrute rapidement de bons développeurs…”
Avoir des 1ers résultats dans 6 mois, même si vous êtes sûrs à 100% de votre idée, c’est quand même très risqué.
Ça vous dirait d’avoir des résultats au bout de 2-3 semaines ? Pas sur toute votre idée évidemment, mais sur l’essentiel.
Il suffit pour cela de découper au maximum votre proposition, votre solution, pour la réaliser et apprendre sur un petit périmètre.
Vous connaissez le concept de MVP (Minimum Viable Product) ?
Là on vous parle plus d’un MVP très dégradé, d’un POC (Proof of Concept), complètement manuel pour valider que votre solution est la bonne.
Ça peut être par exemple uniquement une landing page avec une présentation de votre offre et un formulaire pour recueillir l’adresse mail des personnes intéressées.
Cette solution, même si très éloignée de votre produit final, va vous apporter les apprentissages nécessaires pour aller plus loin.
🍔 Testez rapidement votre idée auprès de vos utilisateurs
Ensuite il va falloir tester rapidement cette solution.
Vos amis, vos collègues seront-ils vraiment les futurs utilisateurs de votre produit ? Non, évidemment !
Seuls vos futurs utilisateurs peuvent véritablement valider que les points de douleurs, les problèmes que vous souhaitez résoudre, sont résolus.
Il est donc important de confronter votre solution à votre marché, de la faire tester par vos futurs utilisateurs.
Encore une fois, détachez-vous de votre idée (parfaite ?), de votre solution (idéale ?), observez, écoutez, apprenez de vos futurs utilisateurs !
Eux seuls peuvent réellement confirmer ou non les hypothèses que vous avez faites. Vous allez voir comment ils appréhendent votre solution, ce qui leur manque, ce qui leur plaît…
Prenons un exemple concret :
Une société de transport a voulu lancer une nouvelle offre, estimée à 3-4 mois de développement. Ils pensaient qu’elle avait un potentiel, ils voulaient le confirmer auprès de leurs clients.
Ils ont fait le minimum possible. Ils ont affiché un encart “offre de messagerie” pour cette nouvelle offre. En cliquant sur le bouton “J’en profite”, le client avait une pop-up expliquant comment contacter directement quelqu’un. Il appelait ce numéro et la personne contactée faisait passer ses expéditions avec la nouvelle offre.
C’était très manuel, mais à partir de ça, ils ont mis en place un suivi sur le nombre de personnes qui arrivaient sur cette page, cliquaient sur le bouton “J’en profite”, appelaient le numéro de téléphone, et rencontraient des problèmes pour passer en expédition.
Et ça a fonctionné !
Ils ont contacté toutes les personnes qui étaient venues avec cette nouvelle offre pour savoir ce qu’ils voudraient comme améliorations, ils ont itéré, ils ont rajouté le prix, plus automatisé la solution, ça a fait venir encore plus de gens.
Au fur et à mesure, cette offre a représenté 20% du CA de toutes les offres vendues.
À la fin, tout était automatique.
Cet encart, fait en une seule journée leur a permis de tester auprès de leurs clients, prouver qu’il y avait un vrai potentiel sur cette offre et qu’il fallait aller plus loin et la développer.
Ce sont des fausses fonctionnalités qui permettent de valider des choses. Ça prend très peu de temps à mettre en place, ça ne coûte pas grand-chose et ça vous permet d’apprendre énormément.
🎓 Échouez vite, apprenez et pivotez
N’ayez pas peur de l’échec.
Abandonner une idée en amont parce qu’elle n’a pas rencontré son marché parce qu’elle n’a pas été comprise par ses utilisateurs sera toujours moins cher que de passer 6 mois à la développer, la promouvoir, la vendre pour qu’elle ne soit jamais ou peu utilisée puis laissée à l’abandon.
On vous le garantit, plus tôt l’échec arrivera et moins il aura d’impact.
Et rassurez-vous, c’est déjà arrivé à beaucoup, même à des produits aujourd’hui incontournables.
Slack, vous connaissez ? Évidemment !
Mais savez-vous qu’au début il y a eu Glitch ?
Glitch c’était un jeu vidéo multijoueur, assez inhabituel, sans combat. Au lieu de s’affronter, les joueurs devaient collaborer, résoudre des problèmes ensemble, échanger en toute bienveillance…
Après des millions de dollars dépensés pour le développement de Glitch, ils se rendent compte que les utilisateurs ne sont pas très ouverts à leur idée.
Ils ont 2 solutions :
- Inventer un nouveau jeu vidéo à partir de leurs apprentissages
- Mettre la clé sous la porte
Ils choisissent de pivoter, en sélectionnant un petit élément, un apprentissage de Glitch, qui est le chat, la messagerie utilisée pour la communication entre les joueurs où il est possible d’avoir des discussions de groupe, et qui va devenir Slack.
Prenons un autre exemple avec un projet theTribe, nous avons travaillé avec une startup dans le domaine du golf qui voulait utiliser le téléphone mobile comme support sur le green.
En faisant une demi-journée de shadowing (de la recherche utilisateur pendant laquelle on suit les utilisateurs en conditions réelles), on s’est rendu compte que les joueurs mettent leur portable en mode avion et se déconnectent pendant leur partie.
Le résultat a été un pivot avant même de commencer, en privilégiant les entraînements avant le parcours et le suivi des résultats après le parcours.
Apprenez de vos échecs, réorientez votre idée, faites de nouvelles hypothèses, testez-les auprès de vos utilisateurs jusqu’à ce que….
👏🏻 Bravo, cette fois-ci c’est la bonne, vos utilisateurs sont emballés, il ne reste plus qu’à leur apporter encore plus de valeur, itérer sur cette solution, la développer pour de vrai et conquérir votre marché !