Produit & Innovation

No Code en 2025 : où en est-on vraiment ?

Publié le : 11 avril 2025
Temps de lecture : 5 minutes

Le No Code a longtemps été vu comme une révolution. En 2025, c’est devenu une évidence… mais une évidence qui se complexifie.

Chez theTribe, on a vu passer des dizaines de projets en No Code ces deux dernières années. Des MVP pour des primo-entrepreneurs, des outils internes pour des PME, des plateformes métiers pour des grands groupes. Notre conviction aujourd’hui ? Le No Code a trouvé sa place… et soulève de nouvelles questions.


1️⃣ Le No Code, catalyseur de MVP à moindre coût

Ces dernières années, le No Code a profondément changé la manière de lancer un produit. Alors qu’un MVP ou POC demandait auparavant des mois de développement et un budget conséquent (80 à 100 K€), on peut aujourd’hui tester une idée avec 20 à 40 K€ (voire moins !) grâce au No Code.

Ce changement ouvre de nouvelles opportunités :

  • Lancer un test marché en quelques semaines
  • Itérer rapidement selon les retours utilisateurs
  • Réduire le risque projet en investissant moins
  • Allouer les budgets sur les usages réellement utiles

Chez theTribe, 80 % des MVP réalisés pour des entrepreneurs en 2024 l’ont été en No Code.

Mais les startups ne sont pas les seules entreprises à bénéficier du No Code : c’est aussi un levier d’innovation et d’agilité pour les grandes entreprises. Le No Code ne se limite pas à la production de MVP : nous défendons l’idée qu’il est aussi capable de répondre à des besoins complexes et durables.


2️⃣ Des architectures hybrides et modulaires : le vrai standard en 2025

Le No Code ne remplace pas le code : il le complète.

En 2025, les projets les plus solides reposent sur des architectures modulaires, qui mixent :

  • des frontends en No Code (Weweb, Flutterflow…)
  • des backends en low code (Xano, Supabase…) ou en code
  • des API métiers, des outils SaaS tiers (Brevo, Stripe, Algolia…)

Exemple d’architecture modulaire envisagée pour un projet

Ce type d’architecture permet :

  • d’aller plus vite sur les fonctionnalités génériques. : on assemble plutôt que développer tout à partir de zéro ;
  • de se concentrer sur la valeur métier ;
  • de mieux gérer la dette technique ;
  • d’externaliser la maintenance d’une partie de la stack technique.

Ainsi, un département d’une grande entreprise peut lancer une nouvelle application métier pour un budget de 50 K€ en mixant code et No Code.

⚠️ Mais attention : cette hybridation nécessite un vrai savoir-faire pour garantir la cohérence de l’ensemble. Car qui dit plus de briques, dit plus de complexité :

  • qualité des intégrations
  • cohérence des logs
  • gestion des erreurs
  • dépendances aux licences…

3️⃣ Le No Code s’invite dans les DSI… et dans les débats

Le No Code ne se limite plus à l’innovation ou aux petites structures. Il entre dans les grandes organisations… par la porte, ou par la fenêtre.

⚠️ Le risque : le “Shadow IT”. Des apps montées en autonomie avec Notion, Make ou Softr, hors du radar des DSI. Avec des licences qui s’accumulent, des risques de fuite de données ou d’intégrations bricolées à la va-vite…

💡 La réalité : les métiers cherchent à aller vite. Et freiner, c’est risquer de se faire contourner.

🎯 L’enjeu pour les DSI en 2025 : → Cadrer les usages (RGPD, souveraineté, sécurité) → Sélectionner les bons outils → Accompagner les métiers dans leurs projets → Intégrer le No Code dans l’architecture globale du SI


4️⃣ TMA, évolutions, migrations : les nouveaux besoins générés par le No Code

Créer une app No Code, c’est (relativement) simple. La faire évoluer, c’est une autre histoire.

En 2024, de nombreuses entreprises sont revenues vers nous avec un même besoin : faire évoluer ou maintenir une app créée rapidement (souvent sans documentation, sans logique modulaire, parfois sans accès complet au compte).

L’exemple typique :

  • Une app montée par un freelance ou une équipe projet
  • Qui doit évoluer, scaler, se connecter à d’autres outils…
  • Mais qui n’a pas été pensée pour durer

Les projets les plus fréquents :

  • Ajout de nouvelles fonctionnalités
  • Migration vers une solution plus robuste
  • Intégration avec d’autres outils

➡️ Résultat : le No Code génère une vraie **demande de TMA** (tierce maintenance applicative), qui va encore croître en 2025.


Nos technos No Code & Low Code préférées en 2025

Voici les technologies que nous privilégions aujourd’hui selon les cas d’usage :

  • 🌐 Weweb : pour créer des frontends web modulaires, avec une logique proche du code et une bonne intégration à Xano.
  • 📱 Flutterflow : pour prototyper des apps mobiles rapidement, avec une logique claire et un backoffice web inclus.
  • 🇫🇷 Ksaar : une plateforme française, RGPD by design, idéale pour créer des apps métiers (CRM, gestion de stock…) sur mesure.
  • 🫧 Bubble : Malgré quelques limites en termes de SEO et de performance, Bubble reste l’outil de référence pour créer une application le plus rapidement possible, en full no-code, avec le front-end et le back-end réunis dans une seule plateforme. Dans certains cas, on le couple avec Xano côté backend.

6️⃣ IA et No Code : une histoire d’amour ?

Le No Code est un moyen d’intégrer facilement l’IA dans un projet web. Grâce à des automatisations via Make ou N8N, il est possible de coupler une plateforme No Code avec un LLM pour des besoins de générations de contenus ou d’automatisation des processus.

On voit également arriver de nouvelles plateformes à base d’IA qui génèrent des apps à partir d’un prompt ou d’un brief (Bolt, Lovable…).

Est-ce que l’IA générative est le nouveau No Code ? Che theTribe, on teste, on expérimente, on observe, mais on reste prudents face à cette promesse.

À ce stade, ces outils ne répondent pas encore aux exigences de nos clients : qualité du code généré, maintenabilité, scalabilité, UX…

En revanche, l’IA booste notre productivité.

→ Copilot et Cursor changent la donne dans la rédaction et la relecture de code.

→ L’IA est un copilote efficace, pas encore un constructeur autonome.


7️⃣ Trois projets récents propulsés par theTribe

Voici quelques exemples concrets de projets menés récemment :

🔹 L’Avenir en Main – pour Campus Versailles : une plateforme pour guider les jeunes vers les formations dans l’artisanat. Créée avec Bubble.

🔹 Social Fibre – pour des intervenants socio-judiciaires : un outil de gestion de dossiers sur-mesure, propulsé avec Ksaar.

🔹 Je Cherche un Chauffeur : un site vitrine créé avec Webflow pour tester une opportunité marché dans le secteur des VTC.

Interface de l’application Social Fibre


En résumé : le No Code en 2025, un levier à intégrer intelligemment

Le No Code n’est ni une baguette magique, ni un effet de mode, ni un modèle déjà dépassé. Ce n’est pas non plus une alternative au code. C’est un outil de plus dans la boîte à outils.

→ Il rend le démarrage plus rapide, plus accessible.

→ Il s’intègre dans des stacks hybrides et modulaires.

→ Il appelle à une nouvelle culture produit, plus souple, mais aussi plus cadrée.

→ Et il crée de nouveaux besoins : formation, maintenance, migration.

Bref : c’est un accélérateur puissant, à condition de bien l’intégrer dans son projet, sa stratégie, et son organisation.

Chez theTribe, on assemble le meilleur de chaque monde pour créer des produits robustes et évolutifs.

Pierre Delaporte
Product Builder @theTribe